Sommaire : Trois questions à Bernard Cornu | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Dans les entreprises | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente |
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1. Epistémologie des Stic : le 15 mai, journée scientifique Asti 2. Ce mardi à l'Asti-dej (à partir de 12h30 au siège de l'Asti, 33 rue de Trévise, Paris 9e), Maurice Ronai, rédacteur du rapport Truche sur les libertés et l'administration électronique. |
"Une résidence européenne dédiée aux nouveaux arts d'apprendre et d'enseigner" (Jacques Lang)
Asti-Hebdo Une "Villa Média", pour quoi faire ?
Bernard Cornu : Il s'agit d'accueillir, pour des périodes de six à douze mois, jusqu'à 40 lauréats : trente européens, cinq venant de pays très avancés, cinq de pays en voie de développement. dans des conditions favorables pour mener à bien le projet qu'ils auront présenté.
Les travaux des lauréats pourront notamment porter sur :
- le développement de produits et de services multimédia interactifs innovants
pour l'éducation,
- l'école de demain, les nouveaux environnements pour l'enseignant,
- la conception de nouvelles interfaces adaptés à l'éducation,
- le "e-learning",
- la création d'outils d'apprentissage et d'enseignement à distance,
- la conception d'environnements virtuels pour apprendre,
- l'ergonomie pédagogique,
- la recherche en sociologie, économie, sciences de l'éducation,
didactique des disciplines..
La villa peut soutenir des projets existants, mais aussi impulser des recherches et des travaux dans des domaines qu'elles juge prioritaires, ou encore rassembler pour un temps des lauréats autour d'un thème choisi.
Hebdo : De quels moyens disposez-vous pour répondre à ces ambitions ?
B.C. : La décision de créer la Villa Media a été prise en novembre 2000. Au départ, ce n'était qu'une idée du ministre de l'Education nationale, Jacques Lang, à développer dans le cadre de la direction de la Technologie (commune avec le ministère de la Recherche). Après compétition entre plusieurs grandes agglomérations française, Grenoble l'a emporté, et nous avons pu nous mettre concrètement au travail en octobre 2001.
Les moyens comportent les locaux, mis à disposition par l'agglomération grenobloise (Grenoble Alpes Métropole), maître d'ouvrage. Soit un investissement de l'ordre de 5 millions d'euros. Le budget de fonctionnement sera, en pleine activité, de l'ordre 3 millions d'euros, pour un personnel permanent d'une quinzaine de personnes. On pourrait y ajouter, hors budget, la rémunération des lauréats eux-mêmes. Elle sera prise en charge essentiellement par les institutions soutenant les candidats, qu'il s'agisse d'une bourse, d'une année sabbatique, d'un congé formation ou de toute autre formule.
De bonnes conditions, cela veut dire à la fois une certaine qualité de vie,
pour être bien ensemble et un solide environnement scientifique :
- équipements locaux et mise en réseau avec les infrastructures déjà en
place dans l'agglomération grenobloise,
- intégration des candidats dans des équipes (nous aurons 40 lauréats,
mais pas nécessairement 40 projets séparés) et coopération avec les partenaires
extérieurs,
notamment les nombreuses institutions de recherche déjà installées dans
l'agglomération, tout en conservant les liaisons avec les équipes
d'origine des lauréats,
- mise en réseau avec un ensemble d'institutions et de laboratoires
partenaires, en France, en Europe, à travers le monde.
Mon rôle est avant tout d'assurer la cohérence interne et avec les autres établissements qui assurent la recherche pédagogique et technologique, en France et en Europe. Un certain nombre de "réseaux" travaillent déjà sur ces questions, mais se rencontrent assez peu : CNRS, universités, INRP, CNDP, IUFM, Ifip, réseaux de différents pays... La Villa Média est là pour favoriser une mise en réseau maximale, et bien entendu pour en faire bénéficier les projets qu'elle accueille.
Une mention particulière doit être faite à l'INRP (Institut national de la recherche pédagogique), qui est en pleine mutation et quitte Paris pour s'installer à Lyon, ce qui facilitera notre coopération.
Nos priorités doivent aussi être en cohérence avec celles de la Communauté européenne. Nous sommes en train de travailler à l'intégration de ce projet dans le sixième PCRD. Les langues de travail seront les quinze langues de l'Union européenne, mais évidemment avec une place particulière du français, et de l'anglais, langue véhiculaire de l'Europe.
Nous n'avons pas encore de site web. Mais il est maintenant en cours d'élaboration. Nous nous sommes centrés pendant ces premiers mois sur la réalisation de notre événement fondateur, le séminaire européen "Les nouveaux arts d'apprendre", qui s'est tenu le 14 février, à Grenoble. Et nous avons pensé que l'on nous pardonnerait plus facilement de ne pas avoir de site que d'en ouvrir un médiocre.
L'arrivée des premiers lauréats est prévue pour octobre prochain. Une dizaine pour cette première année. Nous explorons d'abord le domaine avec un appel à intentions. Sur la base des réponses reçues, qui constitueront comme un "vivier de candidats", nous lancerons alors l'appel à projets proprement dit. Pour une première année, il faut convaincre les candidats, et les institutions qui les supportent, de l'intérêt pour eux de passer une année à la Villa.
Hebdo : Quels profils de candidats désirez-vous attirer ?
B.C. : Nous souhaitons une certaine diversité dans les profils. Il nous faut un certain nombre de chercheurs confirmés, venant passer à la Villa une année sabbatique, par exemple. Il nous faut de jeunes chercheurs. Plutôt post-doctorants, car le type de projet que nous souhaitons accueillir ne correspond pas tout à fait au cadre de préparation d'une thèse.
Mais nous cherchons aussi des enseignants et des formateurs de l'enseignement secondaire ou universitaire, public ou privé. Les projets pourraient viser aussi l'éducation des adultes ou des enfants des secteurs défavorisés, aussi bien que la formation interne de groupes industriels.
Nous mettons le paquet sur la pédagogie, car c'est là que le besoin se fait surtout sentir. Les technologies sont toujours plus perfectionnées, toujours moins chères. Mais la réflexion pédagogique ne suit pas, le décalage s'aggrave. Il ne s'agit pas seulement de rhabiller la pédagogie, mais de la transformer en profondeur grâce aux outils offerts par les TIC.
On entend dire, par exemple, que l'enseignant doit s'effacer, n'être plus qu'un tuteur, un guide pour l'utilisation des systèmes pédagogiques et documentaires ? Je ne crois pas, en tous cas, que cela l'exonère de son rôle de transmetteur du savoir. Le savoir n'est pas de l'information brute, mais de l'information qui a subi des traitements de différentes natures, notamment didactiques. L'enseignant est un transmetteur de savoir parce qu'il a transformé de l'information. Les TIC diversifient les façons d'apprendre, elle ne remplacent pas les anciennes manières.
En particulier, l'enseignement à distance ne va pas remplacer l'enseignement présenciel. Il va se combiner avec lui pour donner lieu à des stratégies nouvelles et intéressantes. La classe traditionnelle regroupait le maître et les élèves dans le même lieu au même moment. Les nouvelles technologies permettent de faire classe dans des lieux différents, à des moments différents... ce sont toutes ces possibilités qu'il faut combiner. L'enseignant, c'est le chef d'orchestre de l'acquisition du savoir par l'élève.
Pour plus de renseignements sur l'activité Web sémantique du W3C :
- http://www.w3.org/TR/2002/WD-webont-req-20020307/,
- http://www.w3.org/2001/sw/,
- Éditorial : Courrier du Ministre, nouveaux produits EPI...
- Informations générales : Actualité pédagogique, nouveautés, B.O., annonces, parutions...
- Formations : Enseignement à distance, stages, adresses utiles...
- Notes et articles : Présentation et résumés de notes et d'articles à lire
sur le site de l'EPI...
- Savoirs faire : Pratiques, trucs, astuces pour l'utilisation des TICE...
- Écoles : Des sites de collègues et de classes du primaire...
- Dans les disciplines : Sites institutionnels ou personnels proposant des
ressources pédagogiques...
- Outils et logiciels : Programmes pédagogiques et utilitaires gratuits à télécharger...
- Informations Epi : Adhésion à l'association, produits et publications de l'EPI...
Les archives d'Epinet classées par numéros et disciplines.
Ce numéro constitue un riche ensemble de documents sélectionnés dans les publications de l'EPI depuis son origine. Il comporte aussi des dizaines de pointeurs utiles sur les ressources utiles au domaine.
Il se tiendra le mardi 9 avril, à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (27, avenue de Friedland - Paris VIIIème). Partenaire de la journée: Adesium. Programme, présentation des intervenants et modalités d'inscription
La participation est gratuite pour les membres de l'Asti.Retenez la date et, si vous souhaitez proposer une communication ou intervenir de façon particulière, mettez un mail d'urgence à l'un des trois animateurs.
Au programme :
- "Biotechnologies: témoignage sur la communication entre experts,
décideurs et profanes" par Jean-Paul Renard, directeur de Recherches à l'Inra
en biologie moléculaire, responsable de l'unité Biologie du développement et
biotechnologies à Jouy en Josas,
- " La prise en charge syndicale des risques biotechnologiques "
par Jean-Pierre Bompard, secrétaire confédéral CFDT
Le séminaire a lieu de 18h30 à 20h30 à l'université Pierre et Marie Curie, 4, place Jussieu, 75006 Paris (métro Jussieu).Salle de conférence du GPS Tour 23-13 (entrez par la tour 23) 4ème étage , salle 11.
A ceux qui se demandent en quoi la communauté Stic est impliquée par les biotechnologies, les responsables du séminaire, Guy Lacroix et Dominique Desbois, répondent comme suit :
L'importance des enjeux et leur radicale nouveauté peuvent conduire à la caricature et aux procès d'intention. Aussi le séminaire se propose-t-il d'aborder les biotechnologies sous deux angles qui nous sont familiers : l'informatisation et l'expertise. En effet, la connivence entre technologies de l'information et biotechnologies est extrêmement forte.
a / Quel modèle du vivant ?
Quelle alliance entre scientifiques et industriels ? Les technologies de l'information jouent un rôle crucial en biologie comme source de modèles et comme boîte à outils. Depuis la découverte de la "double hélice" par l'américain J.D. Watson et les anglais F.H. Crick et M.H.F. Wilkins (en 1953), les progrès de la biologie moléculaire nous ont révélé la nature informationnelle des processus évolutifs qui semble caractériser le vivant. En outre, la génomique s'inspire des conceptions modernes du traitement de l'information pour modéliser le fonctionnement du génome.
Cette convergence entre modèles informatiques et biologiques aboutit à l'adoption de nouveaux paradigmes parfois féconds au plan scientifique mais aux implications parfois éthiquement discutables si de tels paradigmes étaient étendus sans précaution au sciences de la société. Une convergence d'autant plus prégnante que l'organisation du travail scientifique a été bousculée par l'informatisation : la recherche " s'industrialise " en s'informatisant. Le déchiffrement des gènes est tributaire d'une robotique sophistiquée et il s'appuie sur une exploration systématique de nouveaux algorithmes : sans informatique pas de génomique (une nouvelle discipline hybride est née : la bio-informatique). Quel rôle joue exactement l'informatique dans la vision du vivant promue aujourd'hui par les sciences et l'industrie ?
Non seulement les NTIC irriguent nombre d'aspect du travail quotidien dans ce domaine particulier de la recherche et du développement, mais les réseaux sont utilisés pour rendre accessibles les séquences génétiques au niveau mondial, en les stockant dans des banques de données publiques ou privées. Ce qui ne va pas sans tensions : l'information sur les génomes constitue pour les chercheurs un instrument de travail relevant d'une logique du libre accès à la connaissance ; alors que pour les industriels, cette même information relève d'une logique de l'appropriation et du secret, puisqu'elle est aussi une source potentielle de profit.
Comment cet antagonisme est-il surmonté ? Quels sont les compromis qui s'élaborent entre les nécessités de la recherche et celles de l'industrie ? Plus globalement, qu'en est-il du modèle de la recherche et de l'entreprise qui s'élabore au sein des industries du vivant, et quel rôle y jouent les NTIC ? Comment, dans les sciences de la vie, les scientifiques envisagent-ils leur alliance avec l'industrie ?
b / Quelle démocratie ? Quel projet social ?
Une partie des questions que posent les biotechnologies aux démocraties recoupent, prolongent et amplifient celles déjà soulevées par l'informatisation, qu'il s'agisse du brevetage des connaissances, de la protection des informations nominatives, de la redéfinition des frontières entre privé et public, etc. Mais les biotechnologies posent-elles de manière nouvelle les questions de la citoyenneté et des libertés ?
Plus globalement, les manipulations génétiques nous interrogent sur le phagocytage du politique par des enjeux scientifico-économiques présentés comme irréversibles. Que signifie cet escamotage du politique ? ...
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